Un redressement soutenu par l’argent public mais réalisé contre l’emploi, les salaires et la compétitivité du pays.
Le contraste est particulièrement saisissant entre la situation de la France et des Français et celle des principaux groupes capitalistes du pays, sociétés industrielles, de services et intervenants financiers. Le chômage se maintient à un haut niveau, les prix à la consommation amputent le pouvoir d’achat des familles, la croissance se traîne, le déficit extérieur se creuse et pourtant les profits 2010 des « cakes » du CAC dépassent les 80 milliards d’euros, en hausse de 85 % par rapport à 2009.
Voilà qui annonce d’ailleurs un coquet versement de dividendes aux actionnaires en 2011. Le groupe EADS a été le dernier membre de la confrérie du CAC à annoncer ses résultats : ils décollent, passant de – 763 à + 526 millions d’euros. Mais le constructeur aéronautique franco-allemand joue petit bras en matière de profits comparé à la plupart de ses collègues. La star 2010 reste Total. La compagnie pétrolière a connu en 2009 un léger accès de « faiblesse », affichant un bénéfice en baisse, mais le résultat 2010 est reparti à la hausse (+ 25 %), même si le record de 2007 (13 milliards de profits) n’a pas été atteint. Ils sont pourtant une quinzaine de groupes à dépasser leurs résultats de cette année miracle. Comment expliquer ce redressement, alors que la croissance n’a été que de 1,7 % en 2010 dans la zone euro et de 1,8 % au sein de l’Union européenne à 27 ? Nombre de groupes sont allés chercher de la marge aux États-Unis et, surtout, dans les pays émergents. C’est ainsi que la Chine est devenue la deuxième source de bénéfice de Pernod Ricard, les émergents sont devenus le plus important contributeur au chiffre d’affaires de Sanofi. (suite…)
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